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Thierry Gontier
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L'égoïsme vertueux : Montaigne et la formation de l'esprit libéral
Thierry Gontier
- Les Belles Lettres
- Penseurs De La Liberte
- 3 Février 2023
- 9782251453989
L'un des rares « hommes de libe´ralite´ » dans une « e´poque de bigoterie » selon Waldo Emerson, « premier homme comple`tement moderne » selon Leonard Woolf, Montaigne a marque´ l'histoire de la pense´e libe´rale.
Certes, les Essais ne sont ni un ouvrage de philosophie politique ni un ouvrage d'e´conomie. Mais la mutation anthropologique et morale qu'ils annoncent aura des effets dans ces deux domaines. Leur valorisation d'une e´thique centre´e sur l'autonomie et l'expression de soi, leur critique des diverses modalite´s d'autoritarisme et de domination, la ce´sure, souvent conflictuelle, qu'ils instaurent entre l'homme prive´ et les offices publics, conduisent a` une re´e´valuation de la fonction et des limites des institutions politiques, faisant, pour reprendre la formule de Tocqueville, d'« une sorte d'e´goi¨sme raffine´ et intelligent [...] le pivot sur lequel roule toute la machine ». La définition de cet égoïsme vertueux constitue une réponse aux défis du temps provoqués par la crise de l'humanisme, la découverte d'un nouveau monde, mais aussi des brutalités qui ont accompagné sa conquête, et avant tout la guerre civile engendrée par les conflits confessionnels.
Partant des réflexions de Montaigne sur la relation à soimême et aux autres, Thierry Gontier en analyse les conséquences morales et politiques. Il fait dialoguer les Essais avec quelques-unes des grandes philosophies de notre temps autour du libéralisme (Arendt, Rawls, Habermas, Derrida, Taylor, etc.) pour décrire ces modèles alternatifs de refondation du social que sont l'amitié et la conférence. -
"Dans quelle mesure s'éclairent mutuellement la définition de l'animal et celle de l'homme ? C'est à cette question proprement philosophique que s'attache cet ouvrage, en proposant une réflexion sur le rapport entre les discours zoologiques et anthropologiques dans la philosophie antique, de Platon jusqu'à Augustin. Sont abordées des problématiques aussi différentes que :
Les intuitions philosophiques fondamentales qui gouvernent les zoologies antiques tant celle d'Aristote que celle de Pline ou d'Elien L'étrange dignité que les philosophies d'inspiration cynique ou épicurienne attribuent à l'animal d'être un modèle de sagesse sur lequel l'homme doit régler sa conduite La polémique entre les Stoïciens et les académiciens sur l'intelligence animale et sur la légitimité de l'anthropocentrisme La caractérisation de la prérogative humaine qui pour les Pères de l'Eglise fait de l'homme et de lui seul, l'image de Dieu Tout en respectant la diversité des discours sur l'animal ou sur l'animalité, ce livre tente de fournir quelques lignes directrices en évaluant leur rapport à la conception originaire des Grecs d'un logos unique à la fois présent dans l'ordre cosmique de l'univers, dans l'intelligence humaine et dans la vie animale. Cette question générale détermine celle du rapport de la vie à l'intelligence, du biologie au noétique, rapport au sein duquel s'inscrit notre réflexion sur la vie, sur l'animal et sur l'homme." Texte de couverture Table des matières Introduction Aristote et la tradition zoologique hellénique Méthode Anthropomorphisme Anthropocentrisme Logocentrisme Tradition hellénique Les subversions du discours zoologique dans la philosophie hellénistique La rhétorique d'exhortation Parénèse Cynisme Age d'or L'Histoire naturelle de Pline Compilation Dignité de l'étude zoologique Misère et grandeur de l'homme Poésie zoologique La polémique sur l'intelligence animale Stoïcisme Spontanéité et liberté Providence et droit Sémiologie Défense des animaux Acatalepsie Contre l'anthropocentrisme Arguments La prérogative de l'homme dans la patristique Créature Image de Dieu Augustin Conclusion
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Descartes et la Causa Sui. : Autoproduction divine, autodétermination humaine
Thierry Gontier
- Vrin
- 4 Avril 2005
- 9782711617241
Quel est le sens métaphysique, anthropologique et éthique de la statique cartésienne? Quelle est la dynamique qui la sous-tend? L'auteur, dans cet ouvrage, pose ces questions au texte cartésien à travers une double interrogation sur la causa sui divine (l'autoproduction efficiente de Dieu) et sur la causa sui humaine (l'autodétermination, elle aussi efficiente, de la volonté). Il s'agit là de problèmes qui n'ont cessé de faire l'objet de polémiques parmi les commentateurs de Descartes. Au-delà des controverses théologiques, ils touchent aujourd'hui un problème plus général : l'insertion de la philosophie cartésienne dans l'histoire de la constitution onto-théo-logique de la métaphysique. Cette étude tente de dépasser ce schéma d'interprétation, en s'appuyant sur une étude comparatiste de certains des textes centraux de la métaphysique cartésienne et de la métaphysique du néoplatonisme antique et renaissant. La causa sui cartésienne apparaît ainsi liée à une philosophie qui accorde une place centrale à l'énergie de l'esprit humain. Aussi la volonté humaine doit-elle être repensée, à l'encontre des interprétations augustinisantes de la liberté cartésienne d'Étienne Gilson et de ses successeurs, comme origine d'un pouvoir dynamique et créateur authentique.
A travers l'étude de la métaphysique cartésienne se joue ainsi une autre généalogie de la pensée humaniste moderne, à même de dépasser les apories liées au schéma heideggerien de la constitution d'un principe hégémonique de rationalité comme d'un dispositif nihiliste de puissance. -
Cette petite collection a choisi d'aller à l'essentiel : les concepts fondamentaux qui seuls permettent de saisir l'unité et la cohérence d'une pensée. Chaque ouvrage de la collection comprend trois parties : un exposé doctrinal - des textes commentés - un vocabulaire.
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Traité de l'immortalité de l'âme / Tractatus de immortalitate animæ
Pietro Pomponazzi
- Les Belles Lettres
- Classiques De L'Humanisme
- 9 Juillet 2012
- 9782251801278
Publié pour la première fois en 1516, le Traité de l'immortalité de l'âme de Pomponazzi est vite apparu comme un ouvrage emblématique d'une position mortaliste à la limite de l'hétérodoxie. Pomponazzi s'attache à prouver, à partir d'une lecture serrée des textes d'Aristote, qu'il est impossible d'apporter une démonstration rationnelle de l'immortalité de l'âme. Si la plus immatérielle des fonctions de l'âme, l'intelligence, ne peut s'exercer que sur la base des données sensibles fournies par l'imagination, alors l'âme dépend du corps dans toutes ses opérations et doit donc se corrompre avec lui. Pomponazzi réfute les solutions traditionnelles en faveur de l'immortalité, celles d'Averroès, des platoniciens et de Thomas d'Aquin. Il présente ensuite sa propre position, avant d'en développer les conséquences dans une série d'objections et de réponses, en revisitant la conception traditionnelle des fins de l'homme et des rapports entre vie spéculative et vie pratique, en proposant une interprétation naturaliste de certains phénomènes dits surnaturels et de miraculeux, ou encore en posant à nouveaux frais la question des rapports entre la raison et la foi.
Cette première édition critique et traduction en français du De immortalitate animæ permet de proposer une lecture plus fine du texte que celle léguée par la tradition des « libertins », reprise en partie dans les lectures rationalistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Elle permet de faire la juste part des modes de pensée traditionnels auxquels Pomponazzi se réfère et de mesurer avec plus de précision l'importance de son apport à la constitution de la modernité philosophique. -
De l'homme à l'animal : Paradoxes sur la nature des animaux Montaigne et Descartes
Thierry Gontier
- Vrin
- 3 Mai 2000
- 9782711613489
Cet ouvrage porte sur l'auto-compréhension de l'homme moderne dans son rapport à la dimension de l'animalité. L'auteur part du statut paradoxal des discours philosophiques de la Renaissance et de l'Âge Classique sur la nature des animaux. Ce caractère paradoxal a été bien caractérisé par Pierre Bayle qui, dans l'article Pereira de son Dictionnaire, place son lecteur devant une alternative inconfortable entre les deux positions « extrêmes » que sont l'opinion « très dangereuse » de Montaigne (qui affirme la supériorité des animaux sur les hommes) et l'opinion « absurde » de Descartes (celle des animaux-machines).
L'auteur propose une analyse minutieuse des deux textes séminaux que sont l'Apologie de Raimond Sebond de Montaigne et la cinquième partie du Discours de la méthode de Descartes, en s'attachant tout particulièrement aux déplacements opérés dans ces textes sur le fonds légué par la littérature zoologique antique, d'Aristote à Pline, Plutarque et Élien. Il montre ainsi le lien des paradoxes du discours zoologique des Modernes à un paradoxe philosophique plus fondamental par lequel l'anthropologie moderne se trouve dégagée des ontologies scalaires traditionnelles pour constituer une champ autonome d'investigation. Cette libération a une conséquence importante pour les temps modernes : l'unité de l'homme n'est plus donnée dans un ordre prédéfini de l'être, mais constitue une tâche que l'homme doit accomplir, à la fois sur le plan éthique et sur le plan technique, en affrontant, dans une perspective d'immanence, le dualisme de la vie et de la pensée, du biologique et du noétique. -
La question de l'animal ; les origines du débat moderne
Thierry Gontier
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 12 Octobre 2011
- 9782705681517
L'origine des Temps modernes voit la naissance d'un nouveau type de discours sur la nature des animaux, très éloigné des discours traditionnels, antiques et médiévaux. Ces discours ne sauraient simplement être compris comme le fruit de la « nouvelle science ». Ils relèvent plus généralement d'une « anthropologie zoologique », et impliquent en retour une nouvelle définition de l'homme, et de sa relation à sa propre « animalité ». Ce sont ces enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques qui sont ici interrogés, à travers une série d'études sur Montaigne, Charron, Descartes et les « augustiniens cartésiens ». Plus qu'un simple travail d'histoire de la philosophie, cet ouvrage vise à réévaluer les enjeux fondamentaux de la modernité au-delà de la catégorie réductrice de l'« anthropocentrisme », et à proposer une vision de l'animalité différente des modèles mis en place par un certain nombre de discours post-modernes.
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Voegelin ; symboles du politique
Thierry Gontier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2008
- 9782841864676
La pensée d'Eric Voegelin (1901-1985), philosophe allemand émigré aux États-Unis dans les années trente, part d'une réflexion sur les symboles politiques qui lient l'ordre juridico-institutionnel à un ordre de l'existence, que l'homme découvre dans les expériences les plus fondamentales qu'il fait de son rapport à la dimension du sacré.
S'opposant au positivisme des sciences juridiques et sociales de son époque, Voegelin veut fonder une "nouvelle science politique", à la fois descriptive et prescriptive, capable de renouer avec l'"épistémè politiké" des Anciens.
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Politique, religion et histoire chez Eric Voegelin
Thierry Gontier
- Cerf
- Philosophie Et Theologie
- 1 Décembre 2011
- 9782204096317
Quelle que soit l'importance des facteurs infrastructurels, la société politique est organisée pour Eric Voegelin (1901-1985) autour de symboles, qui sont les fruits de l'activité de la conscience pour traduire l'expérience de son rapport à un ordre transcendant. La réflexion politique est ainsi indissociable d'une réflexion anthropologique sur la religion. L'histoire de la modernité est celle de la destruction de cet ordre de l'existence humaine et de la société, destruction elle-même issue d'un acte spirituel et dont le terme ultime est le totalitarisme. Voegelin ne rejette cependant pas la modernité tout d'un bloc, mais oppose à une modernité effrénée une modernité de compromis qui ne sacrifie pas au culte de l'immanence cette expérience de la relation de l'existence humaine à la transcendance du fondement. C'est en cette triple direction -; politique, religion et histoire -; que se déploie ainsi la nouvelle science du politique proposée par Voegelin.
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Montaigne, penser en temps de guerres de Religion
Collectif
- Classiques Garnier
- Constitution De La Modernite
- 5 Janvier 2022
- 9782406119104
Comment penser dans une période de conflits religieux ? Plus qu'un témoignage sur les guerres de Religion, les Essais de Montaigne ouvrent une réflexion sur le nouvel ordre social, en redéfinissant les couples liberté privée et devoir public, tolérance et ordre social, honnête et utile, etc.
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Montaigne
Pierre Magnard, Thierry Gontier
- Cerf
- Les Cahiers D'histoire De La Philosophie
- 19 Août 2010
- 9782204091152
Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors, comme fait le vin et l'amour (III, 1, p. 794). Un parler ouvert est un parler affranchi et non pas retenu par la crainte, inhibé par l'avarice du coeur, contrôlé par les conventions ; un parler affranchi est un parler qui affranchit. Montaigne nous interpelle, il nous provoque à la parole, non certes pour que nous ajoutions encore au fourmillement de commentaires académiques qui aujourd'hui finissent par étouffer son propos -; ce livre en a assez, il n'y a meshuy plus que dire (III, 13, p. 1067) -; mais pour que nous nous découvrions à l'épreuve des Essais et que nous nous exprimions, à la faveur de cette entreglose . On ne lit pas les Essais , ce sont eux qui nous lisent et nous déchiffrent. Tel est le suffisant lecteur ; qu'il inventorie son âme au miroir de celle de Montaigne, comme Montaigne découvrait la sienne propre à travers ses auteurs favoris, et c'en est fait du doctus cum libro si chacun n'est savant que de soi-même. La véritable suffisance n'est pas l'autorité donnée par un savoir accumulé, mais cette fécondité acquise d'une ouverture à qui nous interpelle. Ainsi les Essais , inachevés par essence, font leur jeu de cette mise en abyme de mille et une intériorités, qui se creusent en cet entretien infini. Le privilège de ceux qui aujourd'hui s'expriment ne saurait leur donner qu'un devoir, celui de ne se point départir d'une grande humilité.
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Etude et analyse des notions clés de la pensée de Bacon (philosophe anglais 1561-1626).
Thierry Gontier est un des deux grands spécialistes de Bacon en France. -
L'axe Montaigne-Hobbes : Anthropologie politique
Collectif
- Classiques Garnier
- Colloques, Congres Et Conferences Sur La Renaissance Europeenne
- 23 Mars 2016
- 9782812460777
Dans un contexte des conflits civils, politiques et confessionnels, Montaigne et Hobbes ont réélaboré une anthropologie et une pensée politique inauguratrices de la modernité. Cet ouvrage collectif s'attache tant aux points de convergence entre les deux auteurs qu'à la différence des voies qu'ils empruntent.
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Le socratisme de Montaigne
Thierry Gontier, Suzel Mayer
- Classiques Garnier
- Etudes Montaignistes
- 16 Septembre 2010
- 9782812401817
Ce recueil d'études interroge l'intérêt manifesté par Montaigne vis-à-vis de Socrate. Il s'agit de dessiner les contours de la figure de Socrate telle qu'il la perçoit, de dégager ce qu'il relève, voire reprend de la démarche socratique et de voir comment la vie de Socrate influence sa propre conception de la philosophie. Avec Montaigne s'affirme une vision moderne de Socrate, moins métaphysique, moins exemplaire et plus purement humaine, qui est encore largement la nôtre aujourd'hui.