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Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur, qu'elle vide de toute la viande qu'il contient.
Guidée par son rêve, elle a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l'existence calme et inaccessible des arbres et des plantes.
Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l'absolu. -
Mai 1980 : une junte militaire a pris le pouvoir en Corée du Sud quelques mois plus tôt. Après une spectaculaire manifestation d'opposants à Séoul, la ville de Gwangju se mobilise à son tour. Face à la répression, elle se soulève, portée par le mouvement étudiant et syndical pour la démocratie. La répression menée par l'armée est féroce : les civils, la foule, la jeunesse deviennent des cibles.
Dans la ville ensanglantée, un jeune garçon erre à la recherche de ses camarades. Dans une maison d'édition, une jeune femme travaille sur un texte censuré. Dans le présent, des rescapés se souviennent. Et toutes ces âmes tourmentées demandent à trouver la paix. -
Quelle est la frontière entre la vérité et le mensonge, le présent et les souvenirs qui s'entrechoquent ? Lorsque sa meilleure amie, une jeune femme peintre, meurt dans un accident de voiture, Jeong-hee est confrontée à un critique d'art qui prétend que la jeune femme se serait suicidée.
Jeong-hee ne croit pas à cette conclusion et découvre, au cours d'une enquête parfois dangereuse et digne d'un détective, la fragilité de son amie et la souffrance dans laquelle elle a vécu.
Cette recherche nous emmène à travers l'hiver séoulite, dans l'intimité du milieu artistique et le lecteur pénètre, par petites touches, dans une société à la fois proche et lointaine. Pars, le vent se lève est un livre plein de poésie et de tendresse, par lequel l'auteure nous dit que le plus important, c'est de vivre. -
« Muette, elle est assise parmi les élèves qui répètent d'une voix énergique. Le professeur de grec ne fait plus de remarque à propos de son mutisme. Tourné de trois quarts, il efface les phrases qui couvrent le tableau en faisant de grands gestes avec sa main qui tient un chiffon molletonné. »
Elle a perdu sa voix, lui perd peu à peu la vue. Les blessures de ces personnages s'enracinent dans leur jeunesse et les ont coupés du monde. À la faveur d'un incident, ils se rapprochent et, lentement, recouvrent le goût d'aller vers l'autre, celui de communiquer. Leçons de grec est une ode magnifique à la reconstruction des êtres, au-delà de la résilience, et le roman de la grâce retrouvée.
Variation sur la langue, d'une poésie rare, un livre lumineux et bouleversant. Alexandra Lemasson, « Des mots de minuit », France TV Info.
Il faut lire Han Kang pour ce qu'elle est : une virtuose du verbe. Aurélie Julia, Revue des Deux Mondes.
Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot. -
Récompensée par le Prix Nobel de Littérature 2024, Han Kang dévoile toute la beauté de sa plume dans ce premier recueil de poèmes traduit en français. Elle y évoque la couleur des fins de journée, le froid, l'absence. Le corps aussi, tantôt affaibli, tantôt vigilant face au miroir. La lune est étrange, la mémoire des morts s'empare des maisons. Jusqu'à ce que la lumière revienne, que les femmes et les hommes quittent l'obscurité.
Après l'immense enthousiasme suscité par ses romans, l'oeuvre poétique de Han Kang nous invite à découvrir un nouvel aspect de l'imaginaire de la grande écrivaine coréenne - en écho avec son travail narratif. Par ses thématiques et l'infinie délicatesse de ses vers, Ces soirs rangés dans mon tiroir est une lecture indispensable pour s'imprégner de l'univers si singulier de l'autrice d'Impossibles adieux.
Traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet -
Comme un long songe d'hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.
Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu'elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d'un an, lorsqu'elles avaient passé quelques jours ensemble sur l'île de Jeju. C'est là que réside Inseon et que, l'avant-veille de ces retrouvailles, elle s'est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l'ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu'elle puisse être opérée de toute urgence. L'intervention s'est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d'Inseon n'a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d'ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l'animal.
Malheureusement, une tempête de neige s'abat sur l'île à l'arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l'oiseau d'Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l'enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu'un cauchemar bien pire l'attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l'histoire de la famille d'Inseon a envahi la bâtisse qu'elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l'un des pires massacres que la Corée ait connu - 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.
Impossibles adieux est un hymne à l'amitié, un éloge à l'imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l'oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu'un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
Traduit du coréen (Corée du Sud) par Kyungran Choi et Pierre Bisiou